Les petites cuillères
Mon dialogue en direct
La femme et lhomme sallongent sur le côté, lhomme dans le dos de la femme, quil pénètre vaginalement. Si lhomme se plaque contre le dos de sa compagne, limage de deux petites cuillères emboîtées est évidente. Cette position présente de grands avantages : comme les deux partenaires sont couchés confortablement, ils peuvent prendre tout leur temps, lune pour sabandonner, lautre pour caresser et embrasser. Les mains de lhomme atteignent les seins, le ventre, le sexe. Sil sécarte un peu, il peut caresser le dos, les reins, les hanches, les fesses. Nétant pas contraint à un va et vient rapide pour occuper le temps, lhomme peut profiter de cette position pour sentraîner à maîtriser son éjaculation : grâce à des mouvements lents doux, ne provoquant quune excitation faible, il habituera son organisme aux sensations vaginales. Dans cette position où lon peut prendre son temps pour jouer avec des nuances de sensations, lapprentissage est possible, alors quil est difficile dans dautres où lexcitation est plus vive. Les femmes qui aiment cette position parlent de leur plaisir à se laisser faire, à sentir leur corps se détendre progressivement sous la main de lautre : elles ont le temps de se vider de leurs soucis quotidiens, se trouvent plus libres de se concentrer sur leur excitation, et de sentir leur désir les envahir peu à peu. Certaines, cependant, naiment pas tourner le dos à leur partenaire, ou, au bout dun moment, ont envie de passer à laction, de caresser et dembrasser à leur tour, de se frotter contre le corps de lhomme. Cette position est donc en général une étape, au début du jeu amoureux. Elle peut être aussi amenée par lobésité de lun des deux ou la grossesse de la femme.
La force émotionnelle de cette position est bien réelle, ce que traduit à merveille Robert Merle dans son roman " Week-end à Zuydcoote " où un des personnages explique : " Je me rappelle de ces nuits que ça pleuvait et que ça ventait dehors à foutre la bicoque par terre, et moi et ma femme, tous les deux dans le plume, bien au chaud, avec une petite lampe à côté. C'est ça la vie, tiens
Et moi qui l'emboîtais par derrière, et lui caressais le ventre. Ah bon dieu ! C'est là que tu sens l'homme, dis donc, et ma femme, qui pipait pas mot
Il n'y avait plus que nous deux sur terre, ma femme et moi ! On était les rois ! C'est ça la vie, tiens, si tu me demandes. " |